Aeli

Crise de boulimie


Tout à coup un sentiment de mal être plus fort que d'habitude. Une sensation intense de vide, je suis une coquille vide qu'il me faut remplir. Alors je mange un truc mais cela ne me satisfait pas. J'essaie avec un autre, toujours pas. Un autre, puis un autre puis un autre...je suis remplie depuis bien longtemps j'en ai conscience mais je continue, pour me punir d'être ainsi, me punir d'avoir fait ça. Avaler jusqu'à en avoir mal.

Je me calme un peu, prend un bain pour apaiser mon âme mais aujourd'hui elle s'est fait la malle, elle en avait marre de mes conneries. Alors j'ai recommencé encore et encore jusqu'à ce que la douleur si familière maintenant me déchire les entrailles.

Je savais des la première bouchée que cela finirait ainsi mais il a fallu que je le fasse. Je me fais du mal sciemment. Faut vraiment pas être finie non? J'aimerai tant que cela s'arrête. Dix huit ans de peine purgée, n'aurais donc pas droit à la conditionnelle?ou suis-je condamnée à perpétuité ?


Le lendemain matin, c'est pire. Mon ventre me fait toujours souffrir et la culpabilité me ronge. Dans le miroir, mon visage est fatigué, mes yeux sont bouffis de larmes, mon regard éteint. Il me faut pourtant remettre mon masque pour aller travailler.. Je me farde sans conviction. Souligne mes yeux du même noir que mon âme. J'ai l'impression que la graisse suppure de chacun de mes pores. Mes vêtements me serrent, je me change un nombre incalculable de fois pour tenter de dissimuler les traces physiques du carnage de la veille.

J'ai terriblement soif, comme après une nuit intense avec une maitresse insatiable. Là la maitresse s'appelle Boulimie et elle me laisse un gout amer dans la bouche. La balance elle aussi me fait mal, + 1.4 kg. J'ai beau savoir que, comme après chaque crises, l'anorexie va reprendre le dessus et que dans 2/3 jours, ils auront disparus, peut être même plus, le dégout de ma personne me tord en deux. Je commence bien l'année!

Je me regarde dans les yeux en me jurant que c'est la dernière fois, vestige de 2011 qui aura débordé sur 2012. Je sais que cela va être dur mais il le faut. Parce qu'à force je vais me tuer, que mon estomac ne supportera pas indéfiniment d'être ainsi malmené et qu'un jour il finira par se rompre. Je ne veux pas mourir, pas comme ça tout du moins, baignant dans mes entrailles éparpillées. Si je dois partir un jour, ce sera par un excès de pureté, pas par cette nourriture, cette pourriture qui m'aura au plus profond de moi violée.

 

Nota bene malheureusement ce ne fut pas la derniere...

 



09/03/2012
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