Aeli

Prologue

 
J'ai 28 ans et je vais mourir.

Je ne suis qu'un machin qui sert à rien alors j'ai décidé que maintenant c'est fini, là je dis stop, ras-le-bol.

Cela fait plus de 15ans maintenant que je me détruis à petit feu, les TCA me bouffent, je n'ai plus qu'à les laisser m'envahir complètement.

Pourquoi j'en suis arrivée là ?

C'est une longue histoire...

Je ne me souviens pas d'une période de ma vie où je fut vraiment heureuse. Lorsque j'ai débuté mon introspection, je suis remonté loin dans mes souvenirs, j'y ai fait le tri, retrouvant ce que j'avais pu occulté pour comprendre pourquoi je tourne pas rond, pourquoi je me sens si mal.

Je me souviens ...

Je suis petite mais plutôt mûre comme gamine. J'adore discuter avec les adultes, avec mon père beaucoup. Il est comme moi, il aime la langue française et on passe des soirées entière à disserter. J'adore ce coté fusionnel, je me sens importante, grande. Il me parlait de son premier mariage, de son fils qu'il ne voyait plus. Un souvenir m'est revenu, un soir, au début de ma puberté, j'avais les seins qui commençaient à pousser et nous discutions des transformation du corps, de se qui allait se passer. La puberté n'était pas un sujet tabou à la maison. Ce soir là il m'a demandé de lui montrer les miens afin de déterminer s'ils étaient en poire ou en pomme. J'étais pudique, cela m'a mise mal à l'aise mais à 12 ans on obéit à son papa alors j'ai relevé mon maillot. Ces souvenirs sont flous, je ne suis pas sûre de tout ni de la chronologie mais je crois que cela a été déterminant.

Peu de temps après, je crois, mon père est devenu froid avec moi, distant. Nous n'avions pu nos longues conversations le soir, je ne comprenais pas. Mon père m'a avoué un jour que m'a mère lui avait sorti une fois "tu compte la baiser ta fille???". Je ne sais pas quand ni dans quel contexte, pourquoi a-t-elle dit ça ? Nous a-t-elle surpris à ce moment là ? Était-elle soupçonneuse de toutes ces soirées passées à discuter ? Pourtant j'ai creusé, cherché si je n'avait pas occulté autre chose mais non. Cette scène avec mon père m'avait gênée par pudeur mais il n'y avait pas d'ambiguïté, pas de gestes déplacés mais lorsque je recolle les morceaux de mon passé, je me dis que tout est lié. Que c'est probablement la raison de sa distance.

Le deuxième souvenir qui me revient, qui a mis la machine en route, est une phrase que mon père a sorti à mon frère "tu as toujours été mon préféré". Je ne me rappelle plus le contexte, juste que cette phrase m'a brisée. Bien qu'avec le recul j'ai conscience qu'avec la perte de son premier fils, cela pouvait se comprendre, moi je comprenais pas ! Sa distance et cette phrase ! J'étais trop petite, je pouvais pas comprendre, je ne voulais pas comprendre pourquoi.

Dans ma tête, tout ce que je comprenais c'est que mon papa ne m'aimait plus, que j'avais fait quelque chose de mal mais je ne savais pas quoi. Un violent sentiment de révolte et d'abandon m'a submergé...et le cauchemars à commencé.



09/03/2012
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